You are currently viewing Pourquoi et comment le Vatican est devenu la ville du Pape ?

Le Vatican est un lieu chargé d’histoire et de spiritualité, attirant chaque année des millions de visiteurs venus du monde entier. Abritant le siège de l’Eglise catholique et étant le centre spirituel pour des milliards de personnes, peu connaissent réellement les circonstances qui ont mené à la création de ce minuscule Etat, dirigée par le pape en personne. Quels sont les éléments historiques ayant amené la naissance de cette ville particulière ?

Origines du pouvoir temporel des papes

Bien avant que Rome ne devienne la capitale spirituelle de la chrétienté, le pouvoir des papes s’exerçait essentiellement sur des aspects religieux. La montée du christianisme sous l’Empire romain mena à un accroissement conséquent de leur influence, avec notamment la reconnaissance officielle de la religion comme culte toléré puis comme culte unique.

La Donation de Constantin

L’un des événements clés dans l’établissement du pouvoir temporel des papes remonte au IVe siècle, avec ce qui fut longtemps considéré comme une immense donation faite par l’empereur Constantin à l’évêque de Rome, Silvestre Ier. Ce document, appelé la Donation de Constantin, accordait théoriquement au pape le pouvoir sur les provinces occidentales de l’Empire romain, dont Rome elle-même.

Il a été par la suite prouvé que ce document était en fait un faux, réalisé plusieurs siècles après les faits. Néanmoins, pendant longtemps, cette Donation de Constantin fut une des bases du pouvoir temporel exercé par les papes.

Le début des Etats pontificaux

Le berceau véritable de la souveraineté territoriale des papes se situe au VIIIe siècle, avec le soutien apporté par les rois francs à l’évêque de Rome dans son combat contre les Lombards envahissant l’Italie. En 756, Pépin le Bref, roi des Francs et père de Charlemagne, offre officiellement aux papes la ville de Rome ainsi qu’un vaste territoire en Italie centrale, constitué notamment d’anciens domaines byzantins ayant échappé à la domination lombarde. C’est ainsi que naquirent les Etats pontificaux, l’expression première de l’autorité temporelle du pape sur un territoire donné.

Le rôle de Charlemagne et des successeurs carolingiens

Le rapport entre les papes et les empereurs carolingiens, principalement Charlemagne, ne fit que renforcer les assises territoriales et politiques du pouvoir papal. Couronné empereur d’Occident en 800 par le pape Léon III, Charlemagne confirma et étendit les possessions des papes en Italie.

Les péripéties jusqu’à l’unité italienne et la fin des Etats pontificaux

Du IXe au XIXe siècle, les Etats pontificaux jouirent d’un statut particulier en Europe. Ils furent bien souvent l’enjeu ou l’objet de conflits entre puissances européennes, avec des périodes tourmentées qui virent les papes perdre temporairement leur pouvoir politique et territorial. Parmi ceux-ci, on compte notamment les invasions napoléoniennes et la proclamation du Royaume d’Italie par Napoléon Ier en 1805, accentuée par divers bouleversements politiques jusqu’à la Révolution de 1848.

L’unité italienne et la chute des Etats pontificaux

C’est finalement le Risorgimento, mouvement d’unification nationale italienne mené principalement par les royaumes de Piémont-Sardaigne puis par le Royaume d’Italie, dirigé par Victor-Emmanuel II, qui scella le sort des Etats pontificiaux. En 1860, une grande partie de ces territoires est annexée au nouvel Etat italien naissant, réduisant considérablement les possessions pontificales à quelques zones autour de Rome. Après une bataille finale en 1870, Rome elle-même est intégrée au Royaume d’Italie, mettant ainsi un terme définitif aux Etats pontificaux.

La naissance de la cité du Vatican : Le traité du Latran

Il faudra cependant attendre les années 1920 pour que la situation se clarifie entre les autorités italiennes et les papes, en exil politique depuis la prise de Rome par l’Italie. Le 11 février 1929 est signé le traité du Latran entre Benito Mussolini, alors Premier ministre italien, et le cardinal Gasparri, prélat secrétaire d’Etat du Vatican, représentant le pape Pie XI.

Ce traité reconnaît officiellement la souveraineté de l’Eglise catholique sur un étroit territoire situé à Rome, comprenant notamment la basilique Saint-Pierre, le palais apostolique et les jardins du Vatican : c’est la naissance de l’Etat de la Cité du Vatican, qui devient ainsi le lieu où siège le dirigeant spirituel de l’Eglise catholique.

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